par Hélène Gignac, Experte en écologie industrielle, LGP
Un peu partout dans le monde, les gouvernements s’attellent à la tâche de préparer la relance et de mettre en œuvre des Plans pour verdir l’économie après la pandémie. Nos gouvernements ne font pas exception à la règle. Tant le gouvernement fédéral que le gouvernement du Québec planchent présentement sur des Plans pour une économie plus verte et plus résiliente.
Pour que ces plans atteignent leur cible, encore faut-il pouvoir les mesurer. Dans son Plan d’action pour la croissance et les technologies propres 2018-2023 (PACTP), le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) cernait cette lacune et proposait d’y remédier. C’est l’objectif du rapport publié cet été par l’Institut de la statistique du Québec intitulé « Cadre conceptuel et indicateurs pour la mesure de l’économie verte ».
En plus d’avoir le mérite de recentrer les notions de croissance verte, de croissance propre et d’économie verte en les reliant à leur finalité qui est le développement durable, le document propose divers indicateurs touchant les thèmes de la transformation de l’économie, de l’économie circulaire et de la richesse globale, de l’état du capital social et du progrès social.
Parmi les indicateurs économiques et environnementaux, on compte des mesures de réduction de GES, de création de synergies industrielles et d’économie de matières premières.
Dans la première mouture de l’« Appel de propositions pour la transition vers l’économie circulaire » lancée en 2016, RECYC-QUÉBEC a recensé quelque 1254 ICI (industries, commerces et institutions) et 255 synergies au sein de 13 des 14 projets mis en œuvre. Près de 9 000 tonnes de matières ont été échangées pour des économies de 1,6 MM$ sur les deux premières années des projets. Ces projets ont mis en place des boucles courtes et locales avec les ressources, de dynamiser les territoires et de tisser des liens dans la communauté. C’est cette nouvelle dynamique sociale qu’il fut maintenant mesurer.
L’Institut de la statistique du Québec propose dans son rapport de nouveaux indicateurs liés à l’état du capital naturel comme la dégradation des écosystèmes forestiers, la qualité de l’eau et la qualité de l’air. Il reste à développer d’autres indicateurs qui rendront compte de la distribution du bien-être et de la résilience des communautés.
Dans le document « Statement on the Purpose of a Corporation » daté du 19 août 2019, signé par 181 CEOS, dont les plus influents de la planète, la Business Round Table propose un changement de cap de l’économie qui s’inscrit dans une vision à long terme et respectueuse de l’environnement et de la société. Remettant en question la vision de l’économiste et Prix Nobel Milton Friedman, ces présidents et pdg ne visent plus seulement la profitabilité des actionnaires mais aussi le bien-être de la société en créant des emplois durables et de la richesse collective. Plus question d’opposer environnement et économie. C’est un mantra qui devrait guider nos gouvernements dans leur vision de l’économie verte!
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