On parle beaucoup de "rapprocher le travail des populations" mais on a encore peu d'exemples de pôles d'emplois industriels associés à un développement résidentiel ou commercial.
Les principales initiatives associent davantage des pôles d'emplois "bureau " ou "haute technologie" aux autres fonctions humaines. C'est normal: la fonction industrielle traîne encore avec elles un nombre certain de nuisances potentielles peu compatibles avec la notion de "quiétude bourgeoise".
Pourtant, des considérations d'ordre écologique militent pour qu'on examine plus attentivement cette possibilité; tout le monde ne travaille pas dans un bureau et les déplacements entre la maison et le travail sont aussi polluantes pour un col bleu que pour un col bleu...
Examinons donc quelques-unes des nuisances associés aux activités industrielles dans une approche de "solutions":
Les nuisances de bruits
On a beaucoup exagérer les niveaux de bruits associés aux activités industrielles. Dans près de 90% des cas, ces niveaux ne dépassent pas les niveaux enregistrés par les activités résidentielles (tonte de gazon, enlèvement des feuilles, outils divers). Il faut donc regarder ce problème, non pas sous l'angle de la nuisance industrielle, mais plutôt sous celui de la gestion du bruit en milieu urbain, peu importe sa source. Deux "bruits" sont donc à proscrire près des zones résidentielles: les bruits continus de plus de 25 db et les bruits occasionnels de plus de 55 db.
Les nuisances associées au trafic lourd
La production à valeur ajoutée a tendance à diminuer en volume pour la plupart des industries en croissance au Canada. Encore une fois, la vigilance doit s'exercer sur la fréquence des mouvements associés à une entreprise plutôt qu'à la catégorie dans laquelle elle se trouve. De plus, l'aménagement des rues doit faire en sorte qu'aucune résidence ne fait front sur une rue dédiée au trafic de transit.
Les nuisances associées à la manipulation des produits dangereux, à la poussière et autres émanations olfactives offensantes !
Ce sont évidemment des catégories à proscrire à proximité de zones habitées! Aucune réglementation basée sur les codes SCIAN ou CUBF ne peut gérer exclusivement ce type de nuisances; il faut donc réglementer une mixité d'usages excluant nommément ces nuisances, sans égard aux codes SCIAN ou CUBF: cela implique une liste, une description et un suivi. Cela peut sembler lourd, mais on doit rappeler que ces éléments font déjà partie des obligations du service des incendies de la plupart des villes québécoises.
Les nuisances associées à la vue
Beaucoup d'entreprises industrielles sont "laides" (cheminées, constructions biscornues, entreposage extérieur, etc.). Il est encore une fois évident qu'il faut exclure les cas extrêmes des zones industrielles en mixité. Mais ici aussi, ce n'est pas la gestion par code qui peut réglementer les subtilités des usages.
Une gestion différente des zonages industriels
Nous constatons donc qu'un nombre croissant d'entreprises industrielles et ce, dans toutes les catégories SCIAN ou CUBF, ne présentent plus de problèmes majeurs de nuisance.
Dans ce contexte, il est donc possible de rapprocher ces installations des zones habitables. Le problème est que, pour ce faire, on ne peut gérer strictement par code d'usage, comme on le fait maintenant.
Dans chaque catégorie, il existe des entreprises non nuisibles et d'autres extrêmement nuisibles. Nous suggérons donc une approche basée sur une gestion normative plus détaillée pour permettre le rapprochement des zones industrielles des zones résidentielles et accepter certaines compagnies, non sur la base de leurs usages mais sur la base de l'utilisation qu'ils en font...
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