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Dialogue entre les fondateurs de lgp sur l’économie régénérative

Photo du rédacteur: LGPLGP

Dernière mise à jour : 30 janv.

Voici un dialogue entre Geneviève Poulin, la présidente de Lgp expert en aménagement des territoires, et Louis Grenier, un expert en développement économique et industriel au Québec.


 

LOUIS : Geneviève, c’est devenu de plus en plus évident qu’on ne pourra plus développer nos villes comme avant. J’ai entendu parler de l’économie régénérative…je suis moins familier avec le terme. Je sais que tu as fait plusieurs démarches pour cela…C’est quoi, cette nouvelle bibitte?


GENEVIÈVE :  L’économie régénérative c’est une approche innovante pour un avenir durable. Tu sais, face aux crises climatiques, économiques et sociales, il faut une approche qui dépasse la simple durabilité pour proposer des systèmes qui restaurent, régénèrent et créent une prospérité partagée. Pour les municipalités, les entreprises et les développeurs économiques, elle offre des solutions concrètes aux défis contemporains tout en bâtissant un avenir résilient.


LOUIS : Ça veut dire quoi, concrètement « restaurer, regénérer et surtout créer une prospérité partagée»?


GENEVIÈVE : Tu as raison de préciser « concrètement » parce que le terme « économie régénérative » a été galvaudé et utilisé à des fins marketing dans les dernières années, pourtant l’économie régénérative[1] est un concept très concret à explorer. Il s’inspire directement des écosystèmes naturels, où chaque élément contribue à la santé et à la résilience globale. Contrairement aux modèles traditionnels linéaires ou circulaires, l’économie régénérative vise à laisser les écosystèmes, les communautés et les économies dans un meilleur état qu’ils ne l’étaient auparavant. En d’autres termes, elle ne se contente pas de minimiser les impacts négatifs, elle s’efforce d’ajouter de la valeur à chaque interaction.


Ce modèle repose sur une interdépendance harmonieuse entre les activités humaines et les systèmes naturels. Il met l'accent sur la création de cycles économiques qui enrichissent les ressources naturelles, soutiennent les communautés locales et renforcent les écosystèmes.


LOUIS : Wow! ça semble prometteur, mais ça doit impliquer plusieurs changements de paradigmes et surtout un changement total de mentalité…pas évident à implanter.


GENEVIÈVE : Tu as bien raison; passer à un modèle régénératif nécessite une planification stratégique et des actions concertées. Voici les grandes étapes à franchir.

Les grandes étapes à franchir: Économie régénérative

:

  • Favoriser les collaborations locales - Créer des écosystèmes collaboratifs où les entreprises et les institutions travaillent ensemble pour maximiser les synergies. La mise en place d’une gouvernance participative ainsi que la création de comités aviseurs en soutien de la démarche sont des stratégies fondamentales pour une approche régénérative de l’économie.

  • Connaitre la genèse de son territoire et ses composantes structurantes - Identifier les atouts et les faiblesses locales, qu’il s’agisse de ressources naturelles, d’infrastructures ou de capacités humaines. Comprendre le tissu économique de son territoire et l’écosystème dans lequel il s’inscrit est capital à l’implémentation d’une nouvelle culture de développement et d’occupation du territoire.

  • Investir dans les infrastructures durables - Il est essentiel de concevoir des zones industrielles et urbaines qui intègrent des principes régénératifs, comme la densification intelligente, les transports décarbonés et les systèmes énergétiques innovants.

  • Sensibiliser et former les parties prenantes - L'éducation et la formation jouent un rôle crucial pour intégrer cette vision.


LOUIS : Tout cela est bien beau, mais j’ai toujours l’impression qu’on ne sait pas par quel bout commencer le travail. En plus, je pense que ça demande un chef d’orchestre. Je me demande si les villes ou les MRC par leurs services de développement économique peuvent vraiment être ces leaders du renouveau. De plus, je me demande si les autres intervenants de l’économie (les institutions, les entreprises, les groupes de pression) vont embarquer.


GENEVIÈVE : Oui, c’est vrai, on a toujours la résistance au changement. C’est pourquoi il faut que ce soit une transformation douce, échelonnée dans le temps. Mais, tu sais, c’est nécessaire, j’oserais même dire essentiel. Tu l’as dit au début de notre conversation : on ne peut pas continuer à développer nos communautés avec le modèle actuel : on est condamné au changement.


D’ailleurs, l’économie régénérative ne se limite pas à réinventer nos modèles économiques; elle exige une transformation en profondeur de nos structures organisationnelles et de notre culture collective. Ce changement, bien qu’ambitieux, doit être progressif et inclusif. En replaçant l’humain au centre des transitions, nous favorisons des organisations plus résilientes, des sociétés plus équitables et, conséquemment, des territoires plus prospères.

Lorsque l’humain, la société et les structures organisationnelles s’adaptent et s’épanouissent dans un cadre régénératif, c’est tout le territoire qui s’en trouve transformé.


C’est un beau défi qu’ensemble, on peut explorer.


LOUIS : Ça implique donc une mobilisation des forces vives d’un milieu?


GENEVIÈVE : Évidemment, c’est une voie prometteuse pour façonner un avenir où la prospérité se conjugue avec résilience et respect des écosystèmes.


LOUIS : Éloquent! Le moment d’agir, c’est maintenant.


[1] Définition inspirée des travaux de Mme Nancy Picard, Éco Transition, de M. Bill Reed Regenesis Group ainsi que du livre La théorie du donut – L’économie de demain en 7 principes – Kate Raworth


 

Avez-vous des questions pour Geneviève concernant l'économie régénérative ? N'hésitez pas à prendre contact avec elle..

 

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