Je ne suis pas reconnu comme le plus grand défenseur de l’environnement. Et, pourtant…! Plusieurs pourraient même dire que le travail de développement économique que je défends depuis 40 ans contribue à accélérer le réchauffement climatique. Et pourtant…!
C’est que l'oncontinue d’opposer le « développement » et « l’environnement ». D’après moi, on continue d’avoir tort. Le « développement » peut et doit être « durable », mais il doit aussi exister, il en va du bien-être et de la survie économique de notre communauté. Existe-t-il d’autres modèles de développement qui pourraient assurer le même niveau de bien-être à une population aussi large? Sincèrement, j’en doute! Pourrait-on moins « consommer »? Sûrement, mais je crois que ce serait au prix d’une baisse phénoménale du niveau de vie. Mais, c’est une autre discussion! Quant à moi, je pense qu’il faut surtout corriger le gaspillage. Consommer autant, d’accord, mais jeter beaucoup, beaucoup moins, dans l’eau, dans l’air et sur terre!
C’est pourquoi, pas toujours en accord avec les purs et durs de la protection de la planète, je tente plutôt de concilier le développement industriel, auquel j’ai consacré ma carrière et que je considère toujours comme essentiel à la dignité économique des Québécois, avec la nécessité de préserver un héritage environnemental à mes enfants. Pour y arriver, je considère que c’est une affaire de compromis et non de dogmatisme. Quelquefois, un équilibre fragile doit être trouvé entre la création d’une activité humaine et la survie d’une plante ou d’une espèce. La cohabitation n’est jamais facile et demande souplesse et compréhension mutuelle d’enjeux souvent opposables.
En 40 ans, même si les environnementalistes purs et durs ne veulent pas le reconnaître, ceux qui, comme moi – comme vous, accompagnent et aident les « développeurs du Québec, reconnaissent les pas de géants et les immenses progrès réalisés dans la préservation et la conscience de l’environnement.
Des efforts de plus en plus significatifs sont faits pour moins gaspiller le long des chaînes de valeur et surtout pour aménager des espaces de travail industriel qui tiennent compte des voisinages dans lesquels ils s’implantent. Est-ce parfait? Bien sûr que non!
Mais, j’ai toujours pensé que ce n’est pas en bloquant systématiquement le développement économique que nous arriverons à harmoniser des milieux de vie respectueux de l’environnement. Le fanatisme, des deux côtés de la clôture, ne génère que des confrontations stériles.
C’est pourquoi il faut saluer le changement de ton que Le Pacte propose. Il nous invite à ne plus considérer de clôture, justement, mais plutôt à célébrer les bonnes initiatives et à encourager ceux qui agissent et pensent autrement dans le but de concilier les activités humaines et la pérennité de la seule planète que nous ayons.
Chez les professionnels en développement économique du Québec, il y a déjà plusieurs années que nous présentons des modèles d’aménagements de parcs industriels plus verts, avec des normes environnementales plus strictes. Les écoparcs, symboles de ce virage, fleurissent un peu partout (voir les réalisations de PALME QUÉBEC). On change la réglementation des villes pour rapprocher les bâtiments des rues, pour planter des arbres en milieu industriel, pour réduire les îlots de chaleur. On accompagne de plus en plus des promoteurs qui proposent des bâtiments LEED, la mutualisation d’équipements, le rapprochement des lieux de production aux lieux d’habitation, le changement des flottes de camions au GNL et les initiatives d’économie circulaire (il y en a beaucoup plus que certains le pensent).
Alors, malgré l’imperfection des initiatives que je prône, malgré même les contradictions que mon travail peut susciter, je veux adhérer à un pacte qui souligne ce que je fais de bien en matière de survie de mon environnement. JE SIGNE! Je vous invite à le faire pour montrer que nous soutenons déjà la transition et que nous aussi souhaitons l’accélérer.
J’invite du même souffle les signataires d’autres horizons à voir les promoteurs, les industriels et les créateurs d’entreprises autrement que comme un ennemi à abattre, mais plutôt comme un partenaire à soutenir.
Apprendre à dire « oui » à un développement responsable et durable qui répond aux besoins de l’économie fait aussi partie de la transition.
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