L’économie sociale : l’une des stratégies économiques territoriales à explorer
- Geneviève Poulin
- 28 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours
Imaginez un village, un quartier, un territoire, où chaque geste économique est aussi un geste de résilience territoriale. Où l’on cultive la proximité comme une ressource, la coopération comme moteur, et le bien commun comme boussole. En 2025, ce n’est plus une utopie. C’est ce que propose l’économie sociale. On ne parle plus d’un modèle d'affaires alternatif pour les pauvres comme le chantait Plume Latraverse. On parle d’un véritable levier de transformation des territoires. Une façon de vivre, de travailler et de bâtir autrement, pour régénérer nos milieux.
L’économie sociale, c’est une autre manière de faire évoluer sainement notre économique locale et régionale. Au Québec, on parle de 11 200 entreprises collectives, 220 000 emplois, 3 % du PIB. Au-delà des chiffres, ce sont des épiceries en milieu isolé, des services de garde en région, des coopératives d'habitation dans des quartiers en gentrification, des entreprises d’insertion qui remettent les gens en action. En plus d’être du développement économique, c’est du développement humain, enraciné dans les besoins réels des communautés.

Prenons un exemple simple : une MRC où le dernier commerce de proximité ferme. Plutôt que d’attendre un investisseur providentiel du marché privé, les citoyens, les élus et quelques partenaires mettent sur pied une coopérative. Le projet crée des emplois, maintient des services dans le milieu, renforce l’économie locale. Cela a aussi pour effet de changer le rapport au territoire : on ne subit plus, on agit. C’est ça la puissance de l’économie sociale — redonner aux gens le pouvoir de façonner leur milieu.
Dans une logique régénérative, économie sociale bien plus que boucher les trous du filet social. Elle tricotte des écosystèmes économiques résilients, connectés à la culture, à l’écologie, à l’histoire vivante des territoires. C’est une économie où l’on travaille avec la complexité au lieu de l’ignorer. Et c’est là que ça devient stratégique.
Dans un monde en transformation — crise climatique, transition énergétique, ruptures sociales — les territoires ont besoin de modèles agiles, créatifs et enracinés. Or, ce sont justement les entreprises d’économie sociale qui testent des modèles hybrides, qui innovent dans la gouvernance, qui allient sobriété et impact. Elles peuvent transformer une friche urbaine en ferme maraîchère collective, une vieille église en fabrique culturelle, un dépanneur en pôle de services intergénérationnel.
Ça demande du courage, de l’écoute et une sacrée dose d’intelligence collective — mais les outils sont là. La finance solidaire, les fonds régionaux d’investissement, les incubateurs spécialisés, les stratégies locales de développement durable. Ce n’est plus une affaire de militant.e.s marginal.e.s, c’est une posture d’avenir.
Récemment, on annonçait l’adoption éminente du Plan d’action gouvernemental en économie sociale 2025-2030 (PAGES). Ce qu’on en comprend c’est que l’économie sociale est appelée à jouer un rôle structurant dans la transition socio écologique. Encore faut-il que les MRC, les villes et les gouvernements en fassent un levier assumé, pas juste un geste de dépit désespéré.
Transformer nos territoires, ça commence par transformer notre regard. Voir les coopératives, les OBNL, les projets collectifs non pas comme des exceptions, mais comme des démonstrations de ce que pourrait être une économie du XXIe siècle : circulaire, inclusive, enracinée, joyeusement créative.
Quel est votre indice d’entreprise d’économie sociale sur votre territoire? Avez-vous envisagé de le faire croitre dans les prochaines années? Si la réponse est non, vous passez à côte de superbes opportunités de consolider votre économie et de dynamiser votre territoire!
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